Margaux Classen est une passionnée de littérature, d'histoire, de mode et de seconde main. Découvrez son parcours en boutique en tant que sélectionneuse de produits seconde main ainsi que son vestiaire.
L’univers de Margaux est rempli d’objets chinés, chargés d’histoires. Pour cette passionnée d’Histoire médiévale, de littérature et de mode, les objets d’occasion font partis intégrante de sa vie. Margaux, c’est le soleil dans la capitale. Cette sudiste est venue faire une partie de ses études à Paris, ville qu’elle n’a pas quitté depuis, pour finalement s’installer dans son quartier préféré : le Marais.
De la communication à la sélection de produits en dépôt-vente à la Frange à l'Envers
Margaux a été sélectionneuse de produits mode et responsable du dépôt d’un dépôt-vente parisien, la Frange à l’Envers pendant un an, avant de rejoindre l’équipe achat d'une marque de mode.
Le métier de sélectionneuse de produits de seconde main est un métier qui est peu connu et peu répandu qu’elle a exercé avec passion. Il ne nécessite pas de diplôme spécifique, une bonne connaissance des vêtements est toutefois recommandée.
Margaux est communicante de formation. Diplômée d’une Master 2 Marque et Branding du CELSA, elle est titulaire d’un Master Histoire en mondes médiévaux à l’Université Paris-Sorbonne après avoir suivi deux années de classes préparatoires en Lettres.
Son métier consistait donc à sélectionner des produits dans le plus grand dépôt-vente mode parisien.
Des centaines de pièces de mode passaient chaque jour entre ses mains. Elle les inspectait avec attention, repérait les défauts, estimait et fixait le prix de revente pour leur donner une nouvelle vie chez un nouveau propriétaire.
La tentation d'acheter de la seconde main au travail
Elle nous confie que la relation avec les clients l'anime et les histoires attachées aux vêtements apportent ce supplément d'âme. Voir une cliente en boutique essayer une pièce sélectionnée donne beaucoup de sens à ce métier qui tend à se développer.
Margaux nous avoue avoir été tentée plus d’une fois d’acheter des vêtements que des clientes lui confiaient.
Le CMCM de Margaux
Le “moins” de “consomme moins” est difficile pour elle à mettre en application dans ce contexte. Elle y travaille et sait la chance qu’elle a d’avoir pu glaner une aussi belle sélection de vêtements.
Le “mieux” passe par la seconde vie qu’elle a donné à presque l’intégralité de son dressing et de son intérieur.
Les objets de seconde main sont aussi devenus son terrain de jeu. Que cela soit des objets ou des vêtements.
Les vêtements et les marques n’ont plus de secrets pour elle. D’ailleurs avant de présenter son vestiaire, c’est sa bibliothèque qu’elle met en avant avec passion. La lecture fait partie intégrante de sa vie. C’est une richesse et la mode aussi. La découverte de ses recommandations d’ouvrages à lire est une vraie invitation à découvrir le vêtement sous toutes ses coutures.
Ses suggestions sont :
- L’histoire des modes et des vêtements du Moyen âge au XXIe siècle, sous la direction de Denis Bruna et Chloé Demey, Éditions Textuel
- Yves Saint Laurent haute couture, Olivier Flaviano, Suzy Menkès, Éditions de la Martinière
- Le costume historique, Auguste Racine
- Madame Bovary, dessins de jeunesse d'Yves Saint Laurent. Gustave Flaubert, Éditions Gallimard
- Amour how the french talk about love, Stefania Rousselle, Éditions Viking
” Mon appartement est un joyeux bazar. ”
Entrer dans l’univers de Margaux c’est une ode à la vie et à la joie. Impossible de faire une photo d’elle où elle ne sourit pas. Son appartement est plein de vie, presque intégralement fourni d’objets d’occasion.
Acheter en seconde main sur Leboncoin et Vinted
Son lit est en palettes, une pièce de troisième main qu’elle a chiné sur Leboncoin lors de son installation dans le quartier. Le lit et le matelas pour 50 euros.
Son buffet est un dressing à chaussures. Son dressing est vitaminé. Margaux ose tout, les imprimés animaux, les formes géométriques, la couleur dont le orange, les paillettes sont adoptées. Son vêtement fétiche est la combinaison. Le jean est aussi une pièce clé de son vestiaire qu’elle n’achète que de seconde main.
Les conséquences de la production d’un jean neuf
Pour fabriquer un jean neuf, l'ADEME considère qu'il faut entre 7.000 et 10.000 litres d'eau.
La fabrication de ce vêtement a de lourdes conséquences environnementales à chacune des étapes de son cycle de vie. D'abord car le jean est fabriqué en coton, ce qui nécessite beaucoup d'eau (top 3 des cultures les plus gourmandes en eau après le riz et le soja). Ensuite, parce qu’un autre poste de consommation réside dans le sablage qui donne l’aspect vieilli à un jean neuf.
Une solution pour obtenir un jean moins impactant et avec un aspect tout aussi délavé et vieilli est de l’acheter de seconde main comme Margaux, et pour le sablage laissons le temps faire son œuvre.
Privilégier la seconde main au neuf : temps, plaisir et rencontres
Margaux privilégie l’achat d’occasion au neuf pour des raisons économiques et par plaisir de trouver. Elle aime prendre le temps de chercher la pièce idéale.
” Le verbe chiner me représente. ”
Elle adore rencontrer l’acheteur lors d’une remise en mains propres dans son quartier et ne compte pas ses rencontres grâce à la pratique de la seconde main. Margaux privilégiera toujours un produit de seconde main à un produit de première main pour ces raisons. Elle mesure également l’impact environnemental que génère la production de vêtements.
Les 3 recommandations de lieux qui ont du sens pour Margaux :
- Escapade, le concept store de sa mère dans le Sud de la France
7 Place Mairie - 83570 Cotignac - Upcycled by Nelly Biche de bere, une marque française d’upycling
14 rue de Sévigné, 75004 Paris - Le Loir dans la théière, un salon de thé dans lequel elle se rend souvent dans le Marais
3 rue des Rosiers - 75004 Paris
La recommandation mode de CMCM
L'infograpraphie de l'ADEME : la mode sens dessus-dessous
Un mannequin des années 50 de la maison de couture Balmain, sa pièce d’exception
Notre discussion passionnante sur le sens que l’on donne à nos achats du quotidien s’est soldée par l’histoire d’un mannequin Balmain des années 50 qu’elle nous racontera bientôt. Une pièce rare d’artisanat qu’elle chérit depuis deux ans. Trouvée sur Leboncoin, 40 euros. Cédée par la fille d’une couturière de la maison de couture.
Photos et interview par Maurane Nait Mazi