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Sylvie Valente Le Hir : Madame anti-fast fashion au Sénat espère un débat au printemps

Hortense de Montalivet
30 janvier 2025, mis à jour 16h01
30 janvier 2025, mis à jour 16h01
Temps de lecture : 5 min

Exclu. Une sénatrice a bien été nommée rapporteur du texte adopté par l'Assemblée nationale, visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile. Il s’agit de Sylvie Valente Le Hir du groupe Les Républicains. La sénatrice de l’Oise qui siège à la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable confie à CM-CM.fr qu’elle espère une mise à l’agenda de la loi au printemps 2025.

On sait qui est la madame anti-fast fashion au Sénat

Maternité revendiquée. Que le milieu de la seconde main se rassure : il y a bien une sénatrice nommée rapporteur de la loi anti-fast-fashion. Sylvie Valente Le Hir, sénatrice de l’Oise apparentée au groupe Les Républicains, a été désignée le 10 avril 2024, lors d’une réunion de la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable à laquelle elle appartient.

Un an après l’examen de la loi à l’Assemblée nationale

Pour l’instant aucun ordre du jour n’a donné de date précise à l’examen au Sénat de ce texte visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile et adopté en mars dernier à l’Assemblée nationale, mais Sylvie Valente Le Hir espère une date au printemps, déclare-t-elle à CM-CM.fr.

"J’ai bon espoir que l’examen de cette loi essentielle débute au printemps. Je rappelle que nous sommes mobilisés pour et je souhaite de tout cœur que ça aboutisse. C’est très important et c’est une cause qui me tient à cœur", nous confie-t-elle, jour pour jour après l’examen en première lecture de la proposition de loi à l’Assemblée nationale.

Ce texte est "transpartisan", nous explique la parlementaire. Elle nous avoue ne pas comprendre ce qui le bloque aujourd'hui. "Quand j'en ai parlé il y a quelques mois avec le président du Sénat, Monsieur Larcher, il avait l'air disposé", ajoute-t-elle.

Une nouvelle femme parlementaire contre Shein et Temu

Après Anne-Cécile Violland (Horizons) au Palais Bourbon, devenue Madame la députée anti-loi fast fashion, voici une autre femme qui portera le combat contre Shein, Temu et consorts. Au Palais du Luxembourg cette fois. Son appartenance au groupe Les Républicains pourrait favoriser la communication dans un hémicycle très marqué à droite.

En octobre 2024, la sénatrice de l’Oise avait fait une déclaration remarqué au Sénat lors du débat sur la prise en charge intégrale par l’Assurance maladie des traitements contre le cancer du sein. Sylvie Valente Le Hir avait évoqué pour la première fois publiquement sa maladie, avant d’affirmer son soutien à la proposition de loi présentée.

Sénat, séance publique du 30 octobre 2024 - Proposition de loi Prise en charge intégrale des soins liés au traitement du cancer du sein. Sylvie Valente Le Hir.

Fin 2024, elle a été co-signataire de plusieurs textes à visée sociale et écologique comme la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Ou celle visant à instaurer une trajectoire de réduction de l'artificialisation concertée avec les élus locaux.

La seconde main réclame l’examen du texte en urgence

Tandis que l’ultra fast fashion concurrence la seconde main avec des prix toujours plus bas -au point que Shein vient de dépasser Vinted en ce début 2025, cette loi, si elle aboutit, pourrait offrir un répit dans le milieu de l’économie circulaire qui connaît une série de faillites. L’entreprise OMAJ est la dernière en date. Ce, alors que Shein s’est récemment offert l’aide de personnalités politiques influentes comme l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner ou encore Nicole Guedj, ex-secrétaire d’État au début des années 2000, au sein de son comité RSE.

Depuis quelques jours, les professionnels de la seconde main appellent de leur voeux de plus en plus pressants l’examen du texte au Sénat. À l’instar de Maud Sarda, fondatrice du Label Emmaüs et voix influente de l’économie circulaire et sociale qui avait confié à CM-CM.fr lors d’un grand entretien que c’était une des premières mesures politiques à prendre pour sauver la seconde main. Mercredi 29 janvier, la cheffe d’entreprise s’est photographiée sur ses réseaux sociaux, avec une pancarte portant ce message:“Connaissez-vous un sénateur ou une sénatrice qui voudrait bien porter la loi anti-fast fashion?”. De nombreux sénateurs ont été mentionnés en commentaire. Les écologistes Yannick Jadot et Antoinette Guhl ont même répondu présents.

Mais cette sénatrice, en la personne de Sylvie Valente Le Hir existe donc déjà bel et bien, malgré ce qui semble être un manque de communication autour de sa désignation, en dépit d’un article d’Acteurs publiques datée du 23 avril 2024 qui titrait pourtant dessus.

Lors de la réunion de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, son président Jean-François Longeot a expliqué pourquoi la désignation d’une rapporteur s’est faite aussi tôt, malgré un agenda incertain : "Sans indication précise quant au calendrier qui pourrait être retenu et compte tenu des délais possiblement très contraints qui pourrait être imposés pour l'examen de ce texte, il m'a semblé opportun d'anticiper et de désigner, dès à présent, un rapporteur afin qu'il puisse mener ses travaux préparatoires dans de bonnes conditions", conclut le rapport.

Catégorie : Politique

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