L’éco-organisme Refashion sort mi-juin son "États des lieux de la seconde main en France". Rare étude qui tente de quantifier la mode circulaire, ce travail de récupération des données met en exergue une des plus grosses difficultés du secteur: l’impossibilité de quantifier exactement les volumes et la valeur. Explications et retour sur les premiers chiffres de cette étude.
Leur rareté complexifie leur usage, mais leur emploi fait loi. Les chiffres sur le marché de la mode de seconde main se comptent en effet sur les doigts d’une main. Alors quand l'éco-organisme de la Filière Textile, Refashion, missionné par l'État, fait l’état des lieux de la seconde main en France lors de la journée de la mode circulaire, le 3 avril dernier, CM-CM.fr assiste à la keynote.
Menée par la responsable Réemploi-Réutilisation à Refashion, cette présentation est un avant-goût d’une étude plus complète à paraître le 17 juin prochain. Dès les premières minutes, la complexité de ce travail s'expose: "On se doit d’alerter sur la fiabilité basse des données", explique Adèle Rinck à l’assistance.
Le problème de la fiabilité des chiffres dans la mode circulaire
Quantités peu fiables, informations partielles, controverses… Les chiffres font défaut quand on veut mesurer précisément le marché de la mode de seconde main. Comment calculer les volumes et la valeur générée par un vide-grenier par exemple? Ceux des ventes d’une brocante entre particuliers ?
Aujourd’hui, un système large de récupération de la donnée circulaire n’existe pas. Certaines entreprises comme Vinted ou Crush On (qui connecte distributeurs et fournisseurs et propose des solutions clé en mains pour développer son corner seconde main) en possèdent bien quelques-unes, mais "c’est une denrée rare qui reste privée car elles leur servent de levier de développement", détaille Adèle Rinck à CM-CM.fr à l'issue de cette présentation.
Il y a bien les données des ventes en "business to consumer" (BtoC) répertoriées par les marques. Mais comment mesurer avec rigueur les entrées et sorties de l’économie sociale et solidaire (ESS) par exemple ?
"L’ESS n’est pas habituée à tracer ses données, parce que c’est une économie qui manque de process précis et de stabilité d’emploi", analyse pour CM-CM.fr Adèle Rinck.
Pour autant, Refashion a su établir dans les grandes lignes, certaines tendances chiffrées du secteur. En voici quelque-unes avant la parution de l’étude complète en juin.
5 chiffres sur la mode de seconde main en France en 2025
- Le "consumer to consumer" (CtoC) représente la plus grande part de marché en volume (46%) et en valeur (49%).
- Parmi tous les canaux de redistribution (ESS, BtoC, CtoC) les pureplayers (Vinted, Vestiaire Collective) représentent à eux seuls plus d’un quart des volumes de Textiles d'habillement, Linge de maison et Chaussures de seconde main.
- Le prix moyen d’un article de mode de seconde main est de 9 euros et 50 centimes.
- En BtoC (fripiers, magasins, corners seconde main, sites de vente spécialisée) ce sont les magasins de fripes vintage (type KiloShop) qui génèrent le plus de volume: 10,2 tonnes sur 13 tonnes générées par le BtoC.
- Tous canaux de redistribution confondus, les dépôts-ventes sont ceux qui génèrent le plus de valeur avec un panier moyen de 45 euros.
Toute l’étude de Refashion à retrouver à partir du 17 juin 2025.
Catégorie : Business


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