La rentrée parlementaire a amené son lot de nouveaux visages à l'Assemblée nationale. Son lot d'initiatives également. Nouvellement élu, le député de Haute-Garonne, Arnaud Simion (Parti socialiste), s'est illustré en faisant le choix de la seconde main et du réemploi, en appliquant spontanément les habitudes prises lors de ses mandats locaux à la mairie de sa ville.
Quand on l'appelle en octobre dernier au moment de la rentrée parlementaire, le député PS Arnaud Simion ne voit pas très bien le sujet. À l'Assemblée nationale, son combat, c'est la "santé mentale", explique-t-il à CM-CM.fr. L'année 2025 fête en effet les 20 ans de la loi handicap pour l'égalité des droits et des chances et Arnaud Simion, élu en Haute-Garonne en juillet dernier, compte bien y consacrer une partie des travaux de son (premier) mandat.
Pourtant, c'est bien sur un tout autre sujet, celui de la seconde main et du réemploi, qu'il s'est différencié dès son élection.
En ressourcerie sitôt élu
Trois semaines après avoir été élu député de son territoire, Arnaud Simion publie sur X et sur Facebook, le 26 juillet 2024, un post sur l'ameublement de sa nouvelle permanence parlementaire à Colomiers.
"Afin d'équiper ma permanence parlementaire, j'ai fait appel à la RemiXerie qui réemploie des meubles et de l'électroménager en bon état et leur offre une seconde vie dans les foyers. Merci aux bénévoles et responsables pour leur accueil", peut-on y lire, photos à l'appui.
Ils ne sont pas légion, les parlementaires qui pensent à la seconde main pour équiper leurs locaux. Mais pour Arnaud Simion - qui n'a pas l'air de saisir la petite révolution politique engendrée par son geste - cette démarche est "naturelle".
"Pour moi, ce n'est pas singulier", confie-t-il à CM-CM.fr avant d'ajouter : "C'est une façon cohérente et pas compliquée de respecter l'écologie, de faire de l'insertion et de l'économie circulaire". Même l'utilisation du mot lui semble parfaitement aisée quand nombreux au Sénat et au Palais-Bourbon ignorent encore la définition exacte de cette expression.
Fauteuils, tables et ustensiles de cuisine réemployés
Quelques jours après son élection, Arnaud Simion - qui cumule désormais un mandat de député parlementaire et celui d'élu local de la majorité socialiste de la ville de Colomiers - s'est rendu à la Remixerie avec ses collaborateurs. Ce tiers-lieu columérin valorise le don d'objets depuis 8 ans, recycle et revend. Il organise également des ateliers de réparation, de sensibilisation, de création, etc.
Avec son équipe, l'élu y a acheté à bas prix des fauteuils, des tables, des paniers et des ustensiles de cuisine, entre autres.
"On a simplement aménagé la permanence à peu de frais, en faisant une bonne action", commente-t-il auprès de CM-CM.fr. "C'était drôle en revanche, c'était la première fois qu'un député franchissait le seuil de la RemiXerie. Tout le monde était très enthousiaste", ajoute-t-il.
Tombé dans la marmite de la seconde main grâce à sa maire
Cette "asso" comme il dit, il la connait depuis plusieurs années. Sa rencontre avec la seconde main s’est faite ici, à Colomiers, grâce à l’influence de la maire Karine Traval-Michelet (PS), en poste depuis 2014.
"C’est les politiques publiques qui peu à peu m’ont poussé dans la seconde main. C’est l’exemple de mes collègues au conseil municipal et celui de la maire Karine Traval-Michelet", raconte Arnaud Simion.
Depuis dix ans, l’économie sociale et solidaire a une place centrale dans le mandat de l’édile socialiste. En découlent naturellement des projets qui promeuvent la circularité et le réemploi. Ainsi, cette "Remixerie" a fait partie des premières initiatives de la majorité municipale.
Karine Traval-Michelet, également vice-présidente de Toulouse métropole raconte à CM-CM.fr sa création: "En 2014, on a compris que la question économique du réemploi était très prégnante dans l’opinion publique et on s'est aperçu que l'économie sociale et solidaire (ESS) connaissait des courbes de croissance importantes avec des emploi locaux non délocalisables et des retombées économiques, démocratiques et de lien social intéressantes. On a donc commencé à travailler sur des tiers lieux et sur des partenariats. On a créé un Repair café avec des ateliers pour réparer ses objets, puis est venue la RemiXerie".
"Les initiatives locales remontent puis ruissellent"
"Peu à peu, j’ai compris qu’on pouvait être éthique de plusieurs manières", commente Arnaud Simion. "On peut être éthique en allant chercher par exemple de la nourriture qui respecte les producteurs et les animaux. On peut être éthique en respectant la parité, en adaptant les conditions de travail à tous… Mais on peut aussi être éthique encore plus simplement: en allant acheter ses éléments de la cuisine qui ont déjà vécu!", développe-t-il.
Son amie l’édile sourit de ces propos qu’on lui rapporte. Auprès de nous, elle se réjouit de voir que ses idées et tout le travail effectué par les équipes municipales infusent jusqu’à l’Assemblée nationale.
"Arnaud Simion pour moi c’est l’exemplarité : il prend du territoire, du citoyen et il le monte au plus haut niveau, chez les députés. Les initiatives locales remontent puis ruissellent", commente-t-elle fièrement.
"Si ça peut donner des idées tant mieux. En tant que parlementaire, on est aussi des leaders d’opinion", conclut le concerné auprès de nous. Encore tout étonné d’avoir été appelé pour ça.
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Catégorie : Politique - Ressourceries / recycleries
